

Shimoneta : Découvrez le terrorisme érotique !
Après 1984 et Le Meilleur Des Mondes, c'est une dystopie d'un nouveau genre que nous offrait Suzuki Yohei en 2015, avec Shinometa, adapté du Light Novel du même nom.
Dans un futur proche, le Japon est devenu le pays aux « mœurs les plus pures du monde ». Tout actes, pensés, ou même allusions sexuelles sont des crimes. Les habitants doivent porter un dispositif qui surveille que ceux-ci ne prononcent ou ne font pas de gestes jugés obscènes. Dans ce Japon aseptisé, où la jeunesse ne sait pas comment on fait les bébés, Okuma Tanukichi, un lycéen sans histoires, est enrôlé de force dans le SOX, une organisation « éro-terroriste ».
Il serait facile de classer Shinometa comme un anime Ecchi/comique avec un scénario délirant, servant de prétexte pour faire des gags érotiques. Mais ce serait passer à côté de l'intérêt de cet anime osé. Tout d'abord, saluons le trait vif et dynamique, qui donnent aux images de l'anime un agréable aspect vivant et lumineux. Ensuite Shinometa reste effectivement une comédie graveleuse, osée et décalée, aux personnages hauts en couleurs.
Mais en allant plus loin, l'anime propose une réflexion sur la place de la sexualité dans la société. En effet en proscrivant même le simple nom anatomique des appareils génitaux, l'anime montre une jeunesse sans aucun repère qui n'a plus conscience de ce qui est sexuellement sain, obscène, ou illégale. Un véritable questionnement se pose, sur ce que nous considérons vulgaire et graveleux. L'anime offre une vision à l'extrême où la reproduction est jugée obscène et est cachée à la jeunesse.
Bref, un anime pour rire, dans lequel on peut trouver une certaine profondeur, même si le sujet ne sera du goût des plus coincés.

© J. C. Staff Studio
Layer Hadrien 06/2020