Paul Feyerabend, philosophe des sciences autrichien né le 13 janvier 1924 à Vienne, fut l’élève de Wittgenstein et de K. Popper. Il est célèbre pour sa position anarchiste et son opposition franche concernant la place dominante de la Science et de la Rationalité dans notre société. Il affirme aussi un relativisme radical illustré par sa réplique « tout est bon ».

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Dans le monde francophone, l’épistémologie se définit comme une constitution et une validation des connaissances scientifiques. L’épistémologie en science est aujourd’hui principalement portée par une méthode rationaliste qui délimite le savoir scientifique du savoir non-scientifique. Grâce au critère de « réfutabilité » de Popper, on procède par « l’élimination réitérée de théories scientifiques, remplacées par des théories meilleures ou plus satisfaisantes ». La science progresserait donc par un remplacement successif de théories au caractère toujours plus rationnel, et ce, afin d’accéder à une connaissance proche de la vérité.

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L’anarchisme épistémologique de Feyerabend s’oppose directement à cette rationalité qui déciderait du savoir scientifique. En effet, la science progresserait selon lui non pas sous l’autorité d’une unique méthode rationaliste mais plutôt selon une pluralité de méthodes.

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Dans «Contre la Méthode», Feyerabend précise que l’anarchisme épistémologique s’oppose « catégoriquement et absolument aux normes universelles, aux lois universelles, aux idées universelles, telles que ‘Vérité’, ‘Justice’, ‘Honnêteté’, ‘Raison’». Aussi, il affirme que ces prétendues idoles du nom de Science, de Vérité ou de Raison n’auraient en aucun cas une supériorité sur les autres modes d’existences d’une société.

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L’anarchisme épistémologique n’a cependant pas pour but de remplacer la science ou l’épistémologie. L’objectif est juste de donner à l’épistémologie une dose ponctuelle d’anarchisme, de lui purger les yeux afin de la remettre d’aplomb temporairement. Certes, « ça fait mal mais cela vous donne la vue nette ».